Après une année 2021 record, l’activité en 2022 devrait relativement bien se maintenir, malgré les vents contraires internationaux. Invité de Cnews, mercredi matin, le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé la révision à la hausse de la prévision de croissance pour cette année, de 2,5% à 2,7%. « La France a une bonne année en 2022 […]. Je dis à tous les Cassandre […]Alors que la consommation est à la traîne, que l’investissement des entreprises se maintient, que l’emploi est toujours très porteur, nous allons revoir la prévision de croissance », a déclaré Bruno Le Maire. Saluant les “bonnes performances de l’économie française”, le ministre a admis que la France restait touchée par des difficultés, mais a ajouté que le pays “n’entrait pas en récession”. Quelques jours plus tôt, les statisticiens de l’Insee estimaient que la croissance atteindrait 2,6% cette année, précisant que “le ‘réalisé’ de croissance pour 2023 sera modeste”. Un avis partagé par Bercy, qui vient également de revoir à la baisse sa prévision de croissance pour l’an prochain à 1%, contre 1,4% attendu jusqu’ici. La Banque de France s’attend également à un net ralentissement de l’activité l’an prochain. Les prix continueront de s’envoler l’an prochain : Bercy a également révisé à la hausse sa prévision d’inflation, de 3,2 % à 4,2 %. Cet hiver, l’inflation due aux prix de l’énergie restera “très élevée”, a reconnu Bruno Le Maire. Puis, “vers 2023”, cela devrait commencer à ralentir, a-t-il ajouté. Malgré le maintien du bouclier tarifaire, les prix de l’énergie devront encore augmenter dès le début de l’année prochaine, afin de répercuter une partie de la charge sur les ménages et les entreprises et non sur l’État. Elisabeth Borne définira mercredi après-midi les contours des hausses attendues.

La réforme des retraites, une “nécessité brûlante”

Le patron de Bercy s’est aussi prononcé, pour la énième fois, en faveur d’une réforme du système des retraites. Alors que le Conseil d’orientation des retraites (Cor) présentera cette semaine ses dernières prévisions, Bruno Le Maire a assuré qu’il n’y a “pas d’alternative” à l’idée de travailler plus, collectivement. “Je continuerai à soutenir le besoin urgent d’une réforme des retraites […] annoncé pour l’été 2023”, a martelé le membre du gouvernement. Pour autant, le ministre ne s’est pas prononcé sur la manière dont ce dossier explosif sera mené, alors que des rumeurs laissent entendre qu’un amendement pourrait être déposé pour modifier la période de cotisation de la marge budgétaire de la Sécurité sociale (PLFSS), qui est examiné cet automne au Parlement.