“Risque élevé de contentieux”

Selon nos confrères, sept passages de Fin mot de l’histoire de France en 200 expressions seraient “susceptibles d’entraîner des poursuites judiciaires”. ​Communiqué à l’AFP mercredi 14 septembre, le groupe Editis indique que la direction juridique “a relevé 15 textes problématiques, dont sept poursuites judiciaires à haut risque pour diffamation ou injure”, notamment des expressions qui “visent des entreprises notoirement connues pour leur attention”. à leur image de marque.”

“Injustice Vincent Bolloré”

Y compris “Bolloré” et “Louboutin”. La première renvoie à la définition de “Falling out : Expression remplacée aujourd’hui par : révélation sur Canal + le détournement de Vincent Bolloré”. La deuxième entrée, qui présente une marque de couture connue pour ses chaussures à semelles rouges, se lit comme suit : “Être un talon rouge : aujourd’hui, les Louboutins jouent le même rôle : montrer aux autres que vous pouvez porter un Smic à chaque pied.” . Comptez entre 500€ et 2000€ pour une paire. Selon Le Monde, ces chaussures seraient même “le péché mignon de Michèle Benbunan”, la directrice générale d’Editis. Lire aussi : ENTRETIEN. Guillaume Meurice : “Rire est un moyen de ne pas souffrir” Cependant, ces entrées ont été éditées et commentées par l’éditeur il y a plusieurs mois. Puis le feu vert a été donné par Charles Bimbinet, directeur général des éditions Le Robert. Mais mardi après-midi, le réalisateur a annoncé à Guillaume Meurice que cinq autres expressions jugées problématiques avaient été ajoutées à la liste. Michèle Benbunan a depuis suspendu le livre.

“Conjecture” édité

“Nous avons dit à Guillaume Meurice que le livre ne pouvait pas être publié avec ces textes”, a déclaré à l’AFP Pascale Launay, directrice de la communication d’Editis. Dans ce cas, presque tous les auteurs les changent. Mais nous n’avons pas de réponse de sa part. Nous supposons que nous avons suspendu la publication du projet. Nous y sommes obligés compte tenu du risque de litige. » Dans l’article du Monde, la journaliste cite correctement la réponse de Guillaume Meurice à Charles Bimbinet lorsque ce dernier lui avait demandé de réviser les citations sur Bolloré et Louboutin. « Pas d’adaptation, sinon je ferai une vidéo pour dire ce qui t’attend quand tu écriras un livre sur Bolloré ! »

Guillaume Meurice réagit

Guillaume Meurice a réagi sur les réseaux sociaux en retweetant l’article du Monde, rédigé par la journaliste Ariane Chemin. Sur Facebook, l’humoriste a posté l’article. Avec humour.

Les députés du Nupes dénoncent une forme de censure

L’information s’est depuis retournée contre certaines personnalités politiques. Sur Twitter, Sophie Taillé-Polian (Génération.s), députée du Val-de-Marne, Clémentine Autain (La France Insoumise), députée de Seine-Saint-Denis et Sandrine Rousseau (Europe Écologie – Les Verts), députée de la Le 9e arrondissement de Paris, par exemple, a dénoncé une forme de censure.

Arrière-plan étiré pour l’édition

Nous vous rappelons que la maison mère du groupe Editis n’est autre que Vivendi, contrôlée par la famille Bolloré. La suspension du livre de Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot s’inscrit dans un contexte mouvementé pour le monde de l’édition. Le milliardaire breton envisageait en effet de fusionner le numéro un et le numéro deux des éditeurs français Hachette Livre et Editis. Et créer un mastodonte qui écraserait la concurrence. À lire aussi : Le milieu du livre contre-attaque contre le géant Bolloré Les professionnels du secteur ont vivement dénoncé cette proposition. En février dernier, sur France inter, Antoine Gallimard, patron du groupe Madrigall, maison-mère des éditions Gallimard, expliquait : « La grande force de l’édition en France, c’est la diversité, c’est d’avoir des libraires indépendants, des petits éditeurs, des auteurs en tous genres. Nous faisons de l’artisanat. L’approche économique et industrielle” suivie par Vincent Bolloré “n’a aucun sens. Cela peut être un problème de dislocation du marché. La fusion devait d’abord être approuvée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et la Commission européenne. En effet, les risques étaient élevés que les autorités de la concurrence s’opposent à une telle concentration des publications. Conscient d’un barrage potentiel, Vivendi a finalement abandonné le projet fin juillet. …