950 millions d’euros seront trouvés pour 2023

Le constat est simple. “Nous sommes face à une vague pour 2023”, lance d’emblée Valérie Pécresse. L’augmentation du prix de l’énergie, des matières premières s’ajoute à la baisse de fréquentation, à l’augmentation des coûts de fonctionnement liés aux agrandissements, etc. Au total, Île-de-France Mobilités perdra 950 millions d’euros en 2023. Nul doute donc de trouver une offre 100 % train, qui pèserait un peu plus sur le budget : « Il ne faut pas rêver. Mais on ne le réduira pas davantage”, promet Valérie Pécresse. De plus, la région a déjà trouvé 200 millions euros en identifiant différents postes d’épargne. Mais il reste encore 750 millions d’euros à trouver. Comment? “Je suis favorable à une juste répartition des efforts”, poursuit le président de la région. En d’autres termes, l’utilisateur sera bien sûr invité, mais il ne sera pas le seul. “Dans le cas contraire, il faudrait augmenter le pass à 100 euros. Je le nie et en appelle à la responsabilité de tous les acteurs”, renchérit Valérie Pécresse.

Les collectivités, l’Etat et les opérateurs sont appelés à mettre la main au portefeuille

IDFM a rapporté 450 millions d’euros. L’autorité organisatrice des transports de la région espère d’abord obtenir un effort supplémentaire des collectivités de 100 millions d’euros. La région va déjà budgétiser les 50 millions d’euros dont elle a la charge. Il reste encore Paris et les autres départements à convaincre. Les opérateurs SNCF et RATP seront également appelés à la rescousse. “Ils continuent à faire des marges sur les contrats”, pointe Valérie Pécresse, assurant que les bénéfices de Transilien l’an dernier s’élevaient à 180 millions d’euros et ceux de la RATP à 230 millions d’euros. « C’est réinvesti ailleurs bien sûr, mais pas toujours en Île-de-France. On peut raisonnablement leur demander 100 millions d’euros chacun. » L’Etat sera également sollicité : “Nous allons lui proposer de baisser la TVA sur les billets à 5,5 %”, poursuit Valérie Pécresse en détail. Cela signifierait que 150 millions d’euros, qui jusqu’à présent étaient collectés par l’État en TVA, iraient à IDFM.

Une augmentation de 1 euro du passe Navigo correspond à 30 millions d’euros supplémentaires

Il reste encore 300 millions d’euros pour voir si tout le monde accepte les propositions de l’IDFM. “Au lieu d’augmenter le pass Navigo, nous avons sans doute pensé à augmenter la prime mobilité”, explique l’ancien candidat à la présidentielle. Il s’agit d’une taxe payée par les entreprises de plus de 10 personnes en fonction de leur masse salariale. « Il ne touche pas les plus petits et peut être configuré selon les régions, par exemple concentré à Paris, Neuilly-sur-Seine, La Défense ou Boulogne. Et pas de taxe supplémentaire pour la grande couronne. » Le président d’IDFM explique : « Avec les extensions, nous continuons à investir dans les entreprises de Paris et de la petite couronne. Il n’est pas déplacé qu’ils en paient une partie. » Seul problème : cet amendement doit être approuvé par les députés. “Alors je vais rassembler les députés d’Ile-de-France”, assure Valérie Pécresse. Et que manque-t-il encore ? « Ce sera aux voyageurs – et aux entreprises via le remboursement des cartes Navigo – d’en faire les frais. Mais je prendrai mon bâton de pèlerin et je demanderai ma juste part. « Car si d’autres pistes peuvent être envisagées – augmentation des frais de notaire, taxes sur les immeubles de bureaux – elles seront faites une seconde fois. Quand les lignes du Grand Paris Express s’ouvrent et que les coûts d’exploitation s’envolent. Valérie Pécresse admet également qu’« en 2023, il faudra engager une réflexion sur une tarification plus juste. Pourquoi pas en fonction de l’usure du fil, de la précision, etc. “. Depuis plusieurs mois, diverses associations de voyage avaient reconnu qu’une augmentation pourrait être nécessaire. Toujours début septembre dans Le Parisien, “nous pensons qu’une hausse des prix des transports (inchangé depuis cinq ans) cela semble inévitable », a déclaré Marc Pélissier, président de la FNAUT Île-de-France (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) Île-de-France. Mais en contrepartie “une aide financière de l’Etat et un retour à l’offre de transport à 100%”.