Le shopping en 3D, c’est entre autres la possibilité de voir un produit en trois dimensions ou de le vivre en temps réel depuis son smartphone ou sa tablette. Basé sur l’utilisation de la réalité augmentée, cet outil permet aux consommateurs d’aborder les produits convoités en ligne d’une toute autre manière, afin de reproduire l’expérience d’achat vécue en magasin. Par exemple, si vous envisagez d’acheter un sac, vous pouvez désormais le “visualiser” sur l’appareil photo de votre téléphone, comme s’il se trouvait sur la table de votre cuisine. Non seulement vous évitez les files d’attente aux caisses, mais vous avez également une idée des dimensions du produit et de son apparence sous tous les angles. Pratique, non ? C’est ce que s’est dit Google, qui depuis 2020 permet à ses utilisateurs de voir certains produits en 3D depuis la recherche Google. À l’instar des réseaux sociaux qui jouent déjà avec la réalité augmentée à travers plusieurs filtres, Google veut offrir aux consommateurs la possibilité d’observer le produit tant convoité sous un angle de 360 ​​degrés. Quand les géants du commerce s’amusent Les entreprises du monde entier s’intéressent de plus en plus à la valeur ajoutée de ces technologies. Ikéa a lancé une application iPhone dédiée à la réalité augmentée qui permet à ses clients de projeter le mobilier d’une pièce sur leur caméra en tenant compte par exemple des mesures du canapé et du salon. Sephora utilise également la réalité augmentée pour que ses consommateurs puissent, à l’aide de leur appareil photo, “essayer” les différentes teintes des produits. Sephora propose même des tutoriels de maquillage basés sur une image en temps réel de votre visage. Ainsi, vous pouvez en savoir plus sur l’application du fard à paupières en fonction de la forme de vos yeux. Si vous aimez ce que vous voyez, vous achetez le maquillage directement sur la plateforme. Il ne vous reste plus qu’à attendre la livraison ! De son côté, Nike a résolu l’un des problèmes les plus courants lors de l’achat de chaussures en ligne : les mauvaises tailles ! Grâce à son application, Nike mesure votre pied et s’assure de vous indiquer votre pointure. Tout ce que vous avez à faire est de tourner la caméra sur votre jambe, et c’est tout. Quels sont les avantages pour les consommateurs Bien sûr, voir un produit depuis le salon leur permet de prendre une décision plus éclairée avant d’acheter et donc de réduire les retours. Il facilite l’accessibilité globale d’une multitude de produits, tout en augmentant le sentiment de confiance. Pour Gladys Kounkou, consultante conseil à l’agence Bob, c’est aussi un outil puissant pour façonner l’expérience client. “Le manifeste du consommateur est différent lorsqu’il est assis sur son canapé versus lorsqu’il est en magasin, avec le bruit et la large gamme de produits. Pour être un outil intéressant, les marchés 3D doivent être étroitement liés au contexte social. Nous devons comprendre l’environnement dans lequel se trouve notre client. Il ne s’agit pas seulement de l’espace physique ou numérique, il s’agit de ce qui se passe en ce moment. Par exemple, l’inflation peut affecter le récit d’une marque », explique-t-il. Oui, on donne aux gens un meilleur contact avec le produit, mais pour les experts de l’agence Bob, c’est surtout une formidable opportunité d’utiliser la technologie pour les plonger dans l’univers de l’entreprise, leur faire vivre une expérience et les fidéliser. La 3D, mais pas à tout prix Bien que les progrès vers la réalité augmentée soient franchement impressionnants et que les grandes entreprises se précipitent pour embarquer, il semble peu probable que la majorité des PME soient prêtes à l’adopter nouvelles pratiques. Selon l’associé de Bob, Jean-François Joyal, les freins et les coûts sont encore trop élevés. « Certaines marques trouvent cela attractif, mais je ne pense pas que ce sera quelque chose qui sera adopté dans les mois ou les années à venir. Il y a des inquiétudes ailleurs aussi, avec la hausse des coûts. Nous avons besoin d’un retour sur investissement rapide et cette technologie n’a pas encore fait ses preuves ici. C’est certainement un obstacle.” C’est sans compter les différences entre les habitudes de consommation des grands centres urbains et celles des régions rurales, qui sont nombreuses au Québec et au Canada. « Tout ce qui prend plus de temps pour les consommateurs n’est pas nécessairement une chose positive. Le consommateur veut de l’aide pour prendre une décision plus rapidement. Il recherche la commodité. Si l’on multiplie les modes de vente, le processus se complique. Les gens qui font leurs courses dans une épicerie de village n’ont pas besoin d’avoir une expérience numérique ! » explique Jean-François Joyal. Un avenir prometteur Malgré les barrières qui empêchent actuellement l’accès massif à un outil comme la 3D, les possibilités restent alléchantes. Selon la banque d’investissement américaine Goldman Sachs, la valeur marchande de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée pourrait atteindre 1,6 milliard de dollars d’ici 2025. C’est bien d’y penser !