La crise énergétique finira-t-elle par coûter autant aux finances publiques que la crise du Covid-19 ? Anticipant la poursuite de la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement, soucieux de démontrer sa capacité à “protéger” les portefeuilles français, a choisi de rouvrir les vannes fiscales pour soutenir les ménages et les entreprises en 2023. Mercredi 14 septembre, Elisabeth Borne a annoncé une enveloppe de 45 milliards d’euros, presque l’équivalent des sommes dépensées à partir de l’automne 2021 sur l’ensemble des mesures de soutien au pouvoir d’achat – gaz naturel, électricité, essence, revalorisation des minima sociaux… Lire aussi : Crise énergétique : Hausse limitée à 15 % du prix du gaz naturel et de l’électricité en 2023, maîtrise de l’énergie… ce qu’il faut retenir des annonces d’Elisabeth Borne
“Aujourd’hui, sans action gouvernementale, les prix du gaz et de l’électricité pour les ménages seraient multipliés par 2,2 en début d’année prochaine, s’est justifié le Premier ministre dans une conférence précipitée. Pour éviter ces hausses insoutenables, nous allons étendre, en 2023, le mécanisme du bouclier tarifaire à tous les ménages, copropriétés, logements sociaux, petits commerces et petites communes. »

Un nouveau “en même temps”

L’exécutif, qui espérait encore cet été pouvoir cibler ses aides sur les plus modérés afin de réduire drastiquement ses coûts, est une nouvelle fois contraint de l’abandonner pour 2023. Sinon, il a revu le calibrage du bouclier tarifaire, qui , pendant un an, limite à 4 % la hausse des tarifs de l’électricité pour les ménages et bloque totalement ceux du gaz naturel, en indemnisant l’État de la différence. Ce dispositif sera donc reconduit l’année prochaine, mais dans des conditions moins favorables pour les ménages. L’objectif : “continuer à être à l’écoute des préoccupations” tout en “veillant à ne pas s’endetter” et à “cibler au mieux nos appareils”, résume le locataire de Matignon. Un nouveau « en même temps », aussi complexe dans la formulation que dans le concret. “Il faut trouver un équilibre, avoue Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, car on a trop protégé les Français depuis deux ans. Dès qu’il y a un problème, on se tourne vers l’État. Le Premier ministre a également appelé à ce que les stabilisateurs soient davantage au niveau européen. » Lire la démystification : Pourquoi le prix de l’électricité dépend de celui du gaz naturel et autres questions sur les futures factures
Avec le bouclier tarifaire, la hausse des prix du gaz et de l’électricité sera limitée à 15 % pour les Français, à partir de janvier et février 2023 respectivement. “15% au lieu de 120%”, se souvient Elisabeth Borne. Soit, a-t-il précisé, une hausse moyenne d’environ 25 euros par mois pour les foyers chauffés au gaz naturel, contre 200 euros par mois sans bouclier tarifaire. et 20 euros par mois pour ceux qui se chauffent à l’électricité, contre 180 euros par mois sinon. Vous avez lu 59,43% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.