• A lire aussi : Les finances de Duhaime : ‘Je pourrais me déshabiller, une bonne fois pour toutes’ • À lire aussi : Erreur de 12 milliards de dollars dans le cadre financier du PLQ • A lire aussi : Et si Duhaime gagnait 5 à 10 députés ? « Nous sommes le seul parti à présenter un budget équilibré durant la période observée », s’est vanté mercredi Éric Duhaime lors du dévoilement du cadre financier du Parti conservateur du Québec (PCQ) dans un hôtel de Laval.
L’équilibre budgétaire sera atteint après deux années de déficit, selon les estimations du parti. Le surplus budgétaire promis par le PCQ serait de 934 millions de dollars en 2024-2025, après versement au Fonds des générations. Les surplus seraient alors plus importants, atteignant jusqu’à 6 milliards de dollars en 2026-2027. Un gouvernement conservateur réduirait ainsi le poids de la dette par rapport au PIB de 42,1% à 34,3%, un objectif plus ambitieux que les autres partis.
Éric Duhaime croit qu’un tel rendement est possible en raison de « l’effet dynamique » qu’auraient les baisses d’impôts et la réduction des formalités administratives sur l’économie.
Ralentir les dépenses La promesse phare des conservateurs affecterait considérablement la colonne des revenus dans les livres du gouvernement. L’augmentation du montant de l’exemption de base et les réductions d’impôt de 2 % pour les deux tranches d’imposition supérieures entraîneraient à elles seules un manque à gagner de 29,1 milliards de dollars, selon les projections des partis.
Pour combler ce manque à gagner, l’équipe d’Éric Duhaime prévoit réduire les dépenses de plus de 32 milliards de dollars sur cinq ans. Le PCQ espère obtenir 13 milliards de dollars en coupant radicalement l’aide aux entreprises.
Il prévoit également d’économiser 8,9 milliards de dollars en limitant la croissance des dépenses publiques à 3,5 % à partir de 2025-2026. Ce chiffre serait de 9,8 milliards selon une correction effectuée par le PCQ mercredi, mais qu’aucun détail du cadre budgétaire ne peut confirmer.
“L’ajout de la santé privée”, consistant entre autres à externaliser la gestion de certains hôpitaux à des entreprises privées, permettra d’économiser 4,5 milliards de dollars, estiment les conservateurs.
Enfin, la suppression des subventions à l’achat de véhicules électriques permettra au gouvernement de réaliser des économies de 2 milliards de dollars d’ici 2026-2027.
“Nous ne réduisons pas les coûts. On ralentit la croissance des dépenses », a résumé l’architecte du cadre fiscal du PCQ, Adrien Pouliot.
Hydrocarbures Depuis le début de la campagne, Éric Duhaime a affirmé à plusieurs reprises que l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures représenteraient des milliards de dollars de profits pour l’État.
Cependant, le cadre économique conservateur ne prévoit que 394 millions de dollars de revenus provenant de l’exploitation du gaz de schiste.
“C’est un processus lent. […]. On ne peut pas, du jour au lendemain, commencer à creuser et gagner des milliards, a convenu Éric Duhaime. Mais il y a une courbe ascendante, et cette courbe, nous avons l’intention de la poursuivre pendant au moins une décennie ou deux.

“Un impact significatif” sur le ministère de la Santé

Le plan conservateur demande que la loi sur le plafonnement des impôts ait un “impact significatif” sur le ministère de la Santé et des Services sociaux. Invité à préciser la nature de cet impact, Éric Duhaime a fait valoir que « la dynamique va changer » avec l’ajout du secteur privé de la santé et la mise en place d’un mode de financement « à l’acte » pour les hôpitaux.
Pour étayer sa thèse, le dirigeant financier du PCQ cite une étude de 2013, une entrevue avec le Dr. Fernand sur V-Télé en 2011 et un texte publié dans La Presse la même année. “Cela ne signifiait pas d’impact significatif en termes de montant d’argent”, a ajouté Adrien Pouliot lorsqu’on lui a demandé plus de détails.
L’homme d’affaires avance que les conservateurs vont continuer à augmenter les budgets de la santé, mais moins vite que prévu. Pour l’année prochaine, ils alloueront 1 milliard de dollars de moins au ministère de la Santé et des Services sociaux que ce que PQI projette actuellement.
« Un milliard de dollars sur 52… Je pense que nous sommes capables de faire ce petit effort. Il suffit de regarder l’organigramme du ministère de la santé et de se dire : “hmm, il pourrait y avoir un petit nettoyage de ce côté-ci”. Adrien Pouliot a également noté qu’en attendant l’ajout du système de santé privé, les augmentations du budget de la santé seraient supérieures à 3,5 %. En 2022-2023, ce budget augmentera de 5,4 % et de 10,7 % en 2023-2024. Puis, dans la troisième année d’un gouvernement conservateur, les augmentations budgétaires pour ce ministère seront plafonnées à 2,5 %.

Trou de 12 milliards de dollars : Anglade peut encore présenter, ironiquement Duhaime

Le chef conservateur a riposté au trou de 12 milliards de dollars dans le cadre financier des libéraux, comme le révélait La Presse mercredi matin.
« Nous ne sommes pas ici pour juger du cadre économique des libéraux. Je trouve juste ironique que cela se soit produit lorsque la dame m’a dit que je n’étais pas admissible parce que j’avais payé une taxe en retard. Elle fait une erreur de 12 milliards dans son cadre financier, je ne sais pas si cela la rend inéligible. Je, je pense que non, je pense qu’elle a le droit de se manifester de toute façon, même si elle a commis une erreur de 12 milliards de dollars dans son contexte financier. Réagissant aux révélations sur Éric Duhaime, le chef libéral a déclaré lundi que le non-paiement de ses impôts était un motif de disqualification d’un candidat à la fonction de premier ministre. “Quand je regarde les dirigeants politiques, j’attends d’eux qu’ils respectent la loi et paient leurs impôts”, a déclaré Dominique Anglade. Rappelons que le chef conservateur a reçu au moins 14 avis de non-paiement de taxes municipales sur ses propriétés au Québec, de 2020 à ce jour, et a été traîné devant les tribunaux et soumis à une saisie-huissier pour des taxes scolaires impayées.