Posté hier à 17h15.
André Dubuc La Presse
Comme nous le savons, l’indice des prix à la consommation (IPC) a grimpé en flèche en 2022, atteignant 8,1 % à l’échelle nationale en juin. Du jamais vu depuis près de 40 ans. “On n’a jamais dit qu’on limiterait les 3% [la hausse des taxes] », a répondu Mme Ollivier à une question d’un journaliste sur l’augmentation qui viendra en 2023. L’élu a rencontré les médias à l’occasion du dépôt de la nouvelle liste d’évaluation. L’équipe Plante a été réélue en 2021 en promettant de ne pas augmenter les taxes d’habitation à un taux supérieur à l’inflation. « En clair, je peux vous dire qu’on n’ira pas à 8 %. En tout cas, je serais très surpris qu’on passe à 8%, enchaîné #2 de l’administration Plante. Nous essaierons de rester dans une tranche d’imposition qui nous permet à la fois d’assumer nos responsabilités de métropole, mais aussi de respecter la capacité de payer des Montréalais. » Une surprise pourrait attendre les contribuables si la Ville décide une hausse d’impôts de 5 % ou plus pour 2023. Depuis des années, ils sont habitués à des hausses d’impôts plus ou moins en ligne avec le taux d’inflation, qui oscille généralement entre 1 et 3 %. % par an. Ce n’est plus le cas cette année. Mais vous comprendrez qu’avec une inflation à 8 % au moment où on se parle, c’est certain que, dans le budget, cela met une pression énorme sur les dépenses. Si les revenus, en revanche, restent stables, il nous sera difficile d’équilibrer le budget. Dominique Ollivier, président du comité exécutif de la Ville de Montréal L’an dernier, la Ville a limité la hausse des charges fiscales à 2 % pour les immeubles résidentiels et à 1,5 % pour les immeubles non résidentiels pour l’exercice où la hausse de l’IPC avait atteint 3,8 % à l’échelle de la province. La Ville a récemment lancé un projet de taxes municipales pour trouver des moyens de générer des revenus autres que l’augmentation des taxes foncières. Un peu plus de 60% du budget du Conseil est financé par la taxe d’habitation, a souligné Mme Ollivier.
Une augmentation de 3% serait acceptable pour l’opposition
Les propos du président du comité exécutif préoccupent beaucoup l’opposition à la mairie. “Aujourd’hui, nous sommes inquiets”, a déclaré Aref Salem, chef de l’opposition officielle, qui s’est exprimé après Mme Ollivier, d’autant plus que l’administration n’a donné aucun signe de vie sur le prochain taux d’imposition. Je sais que la mairesse, l’an dernier, a déjà dit qu’elle n’augmenterait pas le taux d’imposition au-delà du taux d’inflation. Si on sait que l’inflation est de 8%, cela devient extrêmement inquiétant. Nous ne sommes pas rassurés. » M. Salem considérerait comme acceptable une augmentation d’impôt de plus ou moins 3 %. Il justifie ce chiffre en expliquant que l’augmentation des salaires des employés de la Ville, poste de dépenses majeur du budget et régi par les accords collectifs, sera bien en deçà de 8 % en 2023. « Il est inconcevable qu’on aille de l’avant avec 8 %, » dit-il avec insistance.