En France depuis lundi 12 septembre et à Lyon mercredi 14, une délégation d’Inuits du Canada a identifié un prêtre canadien-français soupçonné d’avoir agressé sexuellement des enfants alors qu’il était en mission pour l’Église des Groupes de Marie Immaculée. , dans le Grand Nord canadien, de 1960 à 1993. Parents de victimes et représentants du peuple inuit, les neuf membres de la délégation exigent le retour rapide du père Joannes Rivoire, 92 ans, sur les lieux de ses prétendues agressions afin qu’il puisse être jugé. L’homme âgé était en cavale depuis près de trente ans, hébergé dans une maison de retraite médicalisée située sur la colline de la Croix-Rousse, à Lyon, où Le Monde l’avait retrouvé et interviewé en décembre 2021. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Au Canada, l’horreur des pensionnats pour les enfants autochtones
Après avoir demandé son extradition au ministère de la Justice mardi à Paris, la délégation inuit a vu se dresser des obstacles juridiques. La Chancellerie a rappelé que la France n’extrade pas ses ressortissants, tout en laissant la porte ouverte à l’entraide judiciaire avec le Canada. “Cet homme est considéré comme innocent, il remet tout en question. Je n’ai aucun dossier. J’entends des rumeurs, des accusations dans les médias, mais aucun procès ne m’est parvenu. Le processus est un peu chaud”, prévient Thierry Dumoulin, l’avocat du curé de Lyon.

“Tempérament aux multiples facettes”

Les représentants inuits ont imaginé une issue plus simple à leur périple. Ils ont acheté un billet d’avion en disant qu’ils étaient prêts à emmener le prêtre avec eux à leur retour le vendredi 16 septembre. A condition que l’intéressé soit convaincu. De son côté, la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée dit tout faire pour inciter le prêtre à se rendre. « Nous sommes déterminés à poursuivre nos efforts pour faire comparaître Joannes Rivoire devant la justice canadienne. Ce processus de justice est nécessaire, à la fois pour les victimes présumées et les Inuits, mais aussi pour les missionnaires oblats et pour l’Église catholique », confirme Vincent Gruber, chef de l’Église qui compte 3 700 missionnaires dans le monde. 87 en France. Pour augmenter la pression sur Joannes Rivoire, le provincial de l’église a annoncé, mercredi 14 septembre, qu’une procédure régulière de destitution avait été engagée à son encontre. Motif : « L’abbé Rivoire a désobéi à l’ordre de comparaître. « Je peux essayer de le convaincre, de le mettre en colère, mais je ne peux pas le forcer, je ne peux pas le forcer physiquement. Il a un tempérament polyvalent. On va appeler Rome pour savoir qui pourra le convaincre”, insiste Vincent Gruber. Il vous reste 54,69% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.