Posté à 5h00
                Marie-Ève ​​Morasse La Presse             

Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a assuré en août que toutes les classes auront un enseignant à la rentrée, grâce notamment à une campagne de recrutement d’enseignants lancée au printemps et labellisée “Answer Now”. ÉCRAN ÉCRAN DU SITE WEB DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC Annoncez la campagne “Répondez maintenant”. “Excellente nouvelle”, écrivait son cabinet juste avant la rentrée : cette campagne, destinée notamment aux bacheliers et enseignants retraités, avait permis de récolter des milliers de candidatures. “Il y a 6 000 personnes qui ont exprimé le désir de devenir enseignants. Oui, ce sont des gens qui viendront combler des postes dans nos rangs », a déclaré le ministre Jean-François Roberge en entrevue. Or, en date du 19 août, seulement 371 personnes de cette banque avaient été embauchées par les centres de services scolaires, selon les données obtenues par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. A quelques jours de la rentrée, près de la moitié des 6 000 demandes avaient été rejetées par les centres de services des écoles (2 745) et le reste (2 965) n’avait pas encore été traité. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation « Il nous reste à terminer les entrevues, à les embaucher et à les accompagner professionnellement », a admis le ministre Roberge en août. Par exemple, les chiffres du ministère de l’Éducation montrent que le centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe a accordé 13 contrats aux candidats qui ont répondu à cette campagne publicitaire, tandis que le CSS des Découvreurs de Québec a ajouté 12 remplaçants à son effectif.

“Pas si simple”, être enseignant

Ces chiffres montrent qu’être enseignante “n’est pas si simple”, estime Mélanie Hubert, présidente de la Fédération de l’enseignement autonome (FAE). Il ne suffit pas d’interpeller tout le monde sur les réseaux sociaux ou sur la place publique pour dire : venez nombreux. Parfois, il semble que nous ayons une pensée magique, que c’est d’aimer les enfants et d’avoir une petite expérience avec les jeunes. L’enseignement est plus complexe. Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome d’éducation Le grand nombre de candidatures rejetées montre qu’au moins un “choix strict” est fait par les centres de services scolaires, a déclaré Nicolas Prévost, président de la Fédération des directeurs d’établissements d’enseignement du Québec (FQDE). « Sinon, on se retrouve avec un autre problème : des gens sont dans la salle de classe et il faut les sortir parce qu’ils ne peuvent pas faire le travail », explique M. Prévost. Mais ces chiffres sont aussi de “mauvaises nouvelles” si on les compare aux 6 000 candidats qui souhaitent devenir enseignants que le Québec a d’abord “ébloui”. PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE Nicolas Prévost, président de la Fédération des directeurs d’établissements d’enseignement du Québec Si on espère résoudre le problème de rareté en lançant ce type de messagerie, ça ne marchera pas. Nicolas Prévost, président de la Fédération des directeurs d’établissements d’enseignement du Québec « Il y a des limites au recrutement par la publicité. L’appel était très large », abonde Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’éducation (FSE). Il souhaite que Québec rende compte de cette campagne, notamment pour expliquer à ceux dont la candidature n’a pas été retenue les raisons de ce rejet. PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’éducation Le président de la FQDE souhaite que l’éducation fasse partie de la campagne électorale, notamment lors du débat des chefs ce jeudi. « Pourquoi les gens ne vont-ils pas à l’école ? Il y a un exercice important à faire », estime Nicolas Prévost.

Quelques retraités

Cette campagne de recrutement estivale, a également confirmé le ministre Jean-François Roberge en août, permettra de ramener dans le réseau de l’éducation des retraités, «des gens super compétents, qui détiennent un brevet d’enseignement». Au 19 août, 673 enseignants retraités avaient manifesté leur intérêt. De ce nombre, seuls 78 enseignants avaient été retenus, soit sous contrat, soit en suppléance. Comme ces données proviennent d’une collecte “qui expire le 19 août 2022, les données peuvent varier depuis”, précise le ministère de l’Éducation. Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

apprendre encore plus

			160 Nombre de postes d’enseignants à temps plein à combler 			 			source : ministère de l’Éducation, 7 septembre 2022 		  


		source : ministère de l’Éducation, 7 septembre 2022