MM. Les dirigeants de l’Inde, du Pakistan, de la Turquie, de l’Iran et d’autres pays rejoindront Xi et Poutine dans la ville de Samarkand, une étape clé sur l’ancienne Route de la Soie, pour un sommet de deux jours de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Si la réunion principale de ce sommet a lieu demain, c’est la rencontre bilatérale entre les présidents chinois et russe de jeudi qui sera la plus pointue, tant leurs pays sont au centre des crises diplomatiques internationales. Pour M. Poutine, qui tente d’accélérer un pivot vers l’Asie face aux sanctions occidentales contre Moscou pour son invasion de l’Ukraine, ce sommet est l’occasion de montrer que la Russie n’est pas isolée sur la scène mondiale. M. Xi, qui effectue son premier voyage à l’étranger en Asie centrale depuis le début de la pandémie de coronavirus, pourra encore renforcer sa stature de haut dirigeant avant le congrès du Parti communiste chinois en octobre, où il visera un troisième sans précédent terme. Leur rencontre a également eu un air de défi aux États-Unis, qui ont été le fer de lance des sanctions contre Moscou et du soutien militaire à Kyiv et ont provoqué la colère de Pékin avec des visites de plusieurs responsables américains à Taïwan. “L’Organisation de coopération de Shanghai offre une véritable alternative aux structures orientées vers l’Occident”, a déclaré mardi à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Yuri Usakov. C’est la “plus grande organisation au monde, qui regroupe la moitié de la population mondiale” et œuvre pour un “ordre international juste”, a-t-il ajouté. La dernière rencontre entre M.M. Poutine et Xi se fréquentent depuis février, lorsque le président russe a visité les Jeux olympiques d’hiver à Pékin, quelques jours avant l’attaque de Moscou contre l’Ukraine. Sans soutenir explicitement l’intervention russe, Pékin a exprimé à plusieurs reprises son soutien à Moscou, qui est isolé en Occident, ces derniers mois. Moscou, pour sa part, a soutenu la position de la Chine lors des récentes tensions sur Taïwan. Le mois dernier, Pékin s’est également engagé dans des manœuvres militaires conjointes en Russie avant d’accepter de régler ses contrats gaziers avec Moscou en roubles et en yuans. Et non plus en devises occidentales. Selon les deux économistes François Chimits et Antonia Hmaidi, les importations et les exportations entre Pékin et Moscou ont augmenté dans plusieurs secteurs dans les mois qui ont suivi l’attaque russe contre l’Ukraine. Pour en savoir plus, lisez leur article :

Lire aussi : “La Chine n’a montré aucune retenue dans ses échanges avec la Russie”