Le Service de Sécurité des Bouches-du-Rhône a démantelé un réseau de voleurs expérimentés ciblant les lignes Paris-Nice et Nice-Genève. à Marseille, Dans le hall de l’Hôtel de police de Marseille, où sont exposés les objets trouvés, se trouvent une dizaine de policiers de la sécurité civile, en civil. Ce sont eux qui ont traqué pendant quatre mois “l’Arsène Lupin” du TGV sud-est. L’affaire débute par le vol de bijoux dans un sac fin avril. Une passagère de première classe se rend compte, en gare d’Aix-en-Provence, qu’elle a été cambriolée. Il n’a rien remarqué mais les biens volés sont importants, 50 000 euros. La police profite des images de la gare, zoomant sur les passagers qui descendent du train. Il se retrouve connu des services de l’homme, ayant déjà été incarcéré pour des vols de ce genre. Commence alors une longue pirouette qui permet aux enquêteurs de retrouver la trace de deux complices, eux aussi connus et emprisonnés pour les mêmes événements dans le passé. Les trois hommes ne seront arrêtés qu’après la localisation de leur planque. Il s’agit d’un appartement situé dans un ensemble résidentiel à Marseille, derrière la gare Saint-Charles. A l’intérieur, des centaines d’objets, pour la plupart griffés : valises, stylos, lunettes, chaussures, bijoux, appareils photo et 138 000 euros en petites valeurs. Le butin n’a pas encore été précisément estimé mais dépasserait les 150 000 euros. A elle seule, une montre de marque italienne, volée en 2019 à un passager en route vers Cannes, est estimée à 70 000 €. Les comptes bancaires saisis affichent plus de 240 000 euros.
Au moins 170 victimes
Pour la police, retrouver les victimes de ces différents vols n’est pas simple. Tout le monde ne s’est pas plaint. Ou, lorsqu’ils l’ont fait, c’est souvent après leur retour à la maison que le vol a été découvert. Les enregistrements ont donc été réalisés dans différents commissariats, le long de la ligne Paris-Nice ou Nice-Genève, l’autre itinéraire prisé du trio. “Ce sont, dans le langage policier, de vulgaires voleurs”, explique le commissaire du département, David Bruiser. Ils étaient parfaitement organisés. La plus âgée (60 ans) était une femme avec une perruque. trois modèles différents ont été trouvés dans leur cachette. Les passagers n’ont pas fait attention à ce voisin qui, lorsqu’ils sont partis pour aller au bar, par exemple, les a volés après qu’ils aient repéré ce qui avait de la valeur. Parmi les articles recrutés : des sacs à main de luxe, des consoles de jeux et des appareils photo. Pierre Saint Gilles Vu l’importance du butin, les trois hommes avaient un certain « talent ». Ils n’ont jamais été pris en flagrant délit par des voyageurs. Le nombre de victimes s’élève à au moins 170, le nombre de portefeuilles retrouvés dans l’appartement. Il pourrait être beaucoup plus élevé. Le chef du service de sécurité des Bouches-du-Rhône affichera les éléments trouvés en ligne. “Il doit permettre aux différents services de police saisis par des plaintes de faire des rapprochements, mais aussi à d’autres victimes que celles dont les portefeuilles doivent être divulgués”, espère David Brugère. Lors de leur garde à vue, et malgré les preuves accablantes, les trois interpellés ne se sont pas particulièrement exprimés. Notamment sur la date à laquelle ils ont commencé à “travailler” sur les trains, la périodicité de leurs actions et le nombre de passagers qui se sont déshabillés. “Appelés, ayant déjà été en prison, ils connaissent la chanson”, a déclaré sous couvert d’anonymat l’un des enquêteurs.