En annonçant le lancement d’une assemblée citoyenne sur l’aide à mourir active, Emmanuel Macron a relancé le débat sur la fin de vie. Par la voix de son président, l’ordre des médecins s’est déclaré jeudi 15 septembre “défavorable à l’euthanasie” et considère que, si la France ouvre la possibilité d’une assistance active à la mort, les médecins devraient bénéficier d’une “clause de conscience”, dans leur interview. avec Le Quotidien du Médecin. Cette publication intervient deux jours après la publication de l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Cette dernière a rendu possible, dans un avis publié mardi 13 septembre, une aide active à mourir dans des conditions strictes, pour les adultes atteints de maladies graves et incurables, avec des souffrances physiques ou psychologiques impossibles à soulager et un pronostic vital engagé à moyen terme. Pour le président du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), François Arnaud, “la place et le rôle” décrits pour le médecin par le CCNE apparaissent “plutôt comme une bonne base de réflexion”. « Il doit s’assurer du diagnostic et vérifier que la personne répond aux critères médicaux – les conditions cliniques qui sont prédites, par exemple certaines maladies neurodégénératives, font plutôt consensus sur la difficulté de les gérer. Il doit aussi s’assurer de la réalité de la volonté du patient, ce qui est très important”, a-t-il expliqué dans l’interview. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Fin de vie : Macron mise sur le consensus pour l’évolution de la loi
“La loi doit protéger le médecin du convoi”
« Si le suicide assisté est accepté, nous serons très prudents : [le médecin] devrait-il être un partenaire? Assurément. Ouvrier? Je ne crois pas. Ce n’est pas son rôle”, a déclaré le Dr Arnault. “Et l’ordre n’est pas en faveur de l’euthanasie”, dans laquelle un médecin administre l’injection létale, a-t-il poursuivi.
Lorsqu’on lui a demandé s’il fallait aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, le président du CNOM a répondu que “la population a de grandes attentes” mais que “la loi doit protéger le médecin dans l’accompagnement qui sera appelé à fournir”. .
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“Cela doit passer par une clause de conscience, comme celle qui existe pour l’interruption volontaire de grossesse, avec le devoir de rediriger la patiente vers un médecin qui accepte de la prendre en charge”, a-t-il précisé. Un poste conforme aux recommandations du CCNE.
Plus généralement, le président de l’Ordre des médecins a jugé la France “très en retard” en matière de fin de vie et a jugé “nécessaire que chaque département dispose d’institutions dédiées à la fin de vie, avec des soignants formés et accompagnés”. Selon lui, “il faut lutter contre ces disparités dans l’accès aux soins palliatifs, par l’éducation, et déjà par la mise en place de la loi Claeys-Leonetti”.
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Le monde avec l’AFP