L’interdiction concerne l’activité de tous les navires équipés d’engins de fond (chaluts de fond, dragues, filets maillants de fond, palangres de fond, casiers et casiers) dans une zone d’environ 16 400 kilomètres carrés, en dessous de 400 mètres de profondeur. L’objectif est de préserver “87 zones sensibles” au large des côtes de l’Irlande, de la France, du Portugal et de l’Espagne, couvrant au total 1,16% des eaux communautaires de l’Atlantique du Nord-Est, a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué. “Nos océans et nos pêcheries dépendent d’écosystèmes marins sains”, a déclaré le commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevicius, avant de poursuivre : “Nous nous engageons à protéger et à restaurer la vie marine. » Lire aussi Article destiné à nos abonnés Le chalut de fond dénoncé comme la pire technique de pêche

“Bonne journée”

La mesure a été élaborée après deux ans de consultation avec les États membres et les parties prenantes, y compris l’industrie de la pêche et les ONG. Il entrera en vigueur vingt jours après sa publication au Journal officiel de l’Union européenne. Cette fermeture complète une interdiction du chalutage de fond en dessous de 800 mètres introduite par l’Union européenne en 2016 pour aider à restaurer les écosystèmes marins vulnérables tels que les récifs coralliens d’eau froide, les monts sous-marins et les failles profondes. “C’est un jour de joie”, s’est exclamée Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom, qui milite pour la protection des océans. «Des écosystèmes remarquables au-delà de 400 mètres pourront enfin respirer et cesser d’être écrasés par d’énormes machines industrielles qui pulvérisent des coraux millénaires, des éponges et des requins séculaires, des pieuvres aux oreilles fragiles et une myriade d’espèces étonnantes. victimes collatérales depuis plus de trente ans de la cupidité insatiable des navires industriels », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Consignes pour manger du poisson sans dommage (excessif) pour l’environnement

Absence d’étude d’impact

L’European Bottom Fishing Alliance (EBFA), qui représente 20 000 pêcheurs de quatorze pays européens, a plutôt dénoncé la “législation ratée”, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. “Nous sommes entièrement d’accord avec l’objectif affiché de la Commission européenne de préserver certaines zones sensibles”, a expliqué le président de l’EFBA, Ivan Lopez. Ce responsable espagnol a toutefois dénoncé l’absence d’étude d’impact “pour évaluer les conséquences de cette mesure pour de nombreuses familles de pêcheurs et plus largement pour les communautés locales qui dépendent de cette activité”. Estimant que la Commission n’avait pas respecté la réglementation européenne, elle a prévenu que l’EBFA examinerait “toutes les actions en justice pour [sa] disposition”. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Pourquoi la santé de nos océans se dégrade
Le monde avec l’AFP