Le nombre de tests (852.500), quant à lui, a augmenté de 9% dans la semaine du 5 au 11 septembre, selon la Drees, le bureau des statistiques des ministères de la santé et des réseaux sociaux. Une hausse particulièrement sensible chez les moins de 16 ans (+ 56 %).
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“Le nombre de tests PCR n’est actuellement pas très élevé et ne permet pas des analyses très fiables, mais la tendance semble confirmer au moins une pause dans la décrue de l’épidémie et éventuellement une reprise, condition d’une éventuelle nouvelle vague pandémique”, explique l’épidémiologiste Antoine Flahault. “Depuis deux jours maintenant, le taux de reproduction du virus est supérieur à 1, ce qui est le signal fort de la reprise de l’épidémie”, a relevé pour sa part l’épidémiologiste Mircea Sophoneas.
Cadre de retour à l’école
La conjonction de deux phénomènes pourrait expliquer cette reprise :
Premièrement, une certaine diminution de l’immunité dans une population qui est parfois infectée ou qui a reçu son dernier vaccin il y a plusieurs mois. Cependant, la protection contre l’infection s’érode avec le temps. Ensuite le contexte de rentrée scolaire et professionnel, qui favorise davantage la mixité. La hausse de l’infection est “essentiellement portée par les moins de 20 ans”, à commencer par les enfants de 0 à 9 ans (+111% dans la semaine du 5 au 11 septembre), note Santé publique France.
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Ce n’est pas une situation inédite. Dans le même temps, en 2021, à la faveur de la rentrée scolaire, la variation Delta, qui avait elle aussi provoqué une vague estivale, est revenue déclencher une vague automne-hiver.
“Il apparaît que l’actuelle sous-variante dominante d’Omicron, le BA.5, qui a touché l’Europe cet été, se propage à nouveau depuis la rentrée et progresse dans toutes les régions de France métropolitaine (hors Corse) et dans la quasi-totalité des pays. de l’Europe de l’Ouest », a déclaré Antoine Flahault.
Si une huitième vague devait se produire, son ampleur semble encore difficile à prévoir. En effet, on ne sait pas exactement dans quelle mesure la population est actuellement immunisée. “On va rester dans un certain brouillard pendant au moins les deux prochaines semaines”, prédit encore Mircea Sofonea.
En se basant uniquement sur la dynamique constatée lors des deux vagues précédentes, “il ne faut pas courir le risque d’une saturation hospitalière”, selon lui. Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a envoyé un message d’espoir, appelant la fin de la pandémie “à dessein” mais nous appelant à ne pas relâcher nos efforts pour y parvenir.
Seulement 30 % des personnes de plus de 60 ans ont reçu la deuxième dose de rappel
En attendant, en l’absence de progrès significatifs dans l’amélioration de la ventilation intérieure, la France pourrait encore tenter d’augmenter la couverture vaccinale face à une nouvelle vague. Malgré les recommandations des autorités sanitaires, seuls environ 30% des personnes de plus de 60 ans ont reçu une deuxième dose de rappel.
D’ici quelques semaines, des vaccins bivalents (ciblant à la fois la souche originale du virus et le variant Omicron) seront également disponibles en France. Mais les personnes les plus à risque sont invitées à ne pas attendre pour recevoir leur quatrième dose. En début de semaine prochaine, la Haute Autorité de Santé (HAS) déterminera l’articulation de ces nouveaux vaccins dans la stratégie vaccinale française.
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Le monde avec l’AFP