Sommes-nous en danger dans les transports en commun de la métropole de Lyon (Rhône) ? Le dernier bilan des chiffres de la criminalité dans les transports (bus, métro, tramway, trains) dans les grandes villes françaises a été dévoilé ce jeudi 15 septembre 2022 par le ministère de l’Intérieur. Le constat est accablant pour la métropole de Lyon et le département du Rhône, où la situation se dégrade nettement en 2021 par rapport à 2020, selon les données du ministère dirigé par Gérald Darmanin. Même si le Covid avec ses restrictions et ses restrictions de circulation ont fortement pesé sur les chiffres de 2020, ceux de 2021 explosent et montrent la question de l’insécurité à Lyon.
D’abord Paris, derrière Lyon
Selon le document de 13 pages du ministère de l’Intérieur, la situation de la délinquance dans les transports s’aggrave dans la métropole de Lyon. Paris (ville et département) reste la plus touchée avec 52.204 victimes devant Rhône, désormais deuxième (11.855) et Saint-Saint-Denis (8.352). Entre 2020 et 2021, dans les communes de Lyon et Villerban, deux communes situées dans le département du Rhône, le nombre de victimes de vols et de violences dans les transports en commun a le plus augmenté (de 45% et 53% respectivement) ministre de l’Intérieur Dans le Rhône, la hausse est de 44% en un an, alors que Paris a vu la tendance baisser à -5%.
Explosion à Villerban
Lyon devient la deuxième ville “la plus dangereuse” de France en termes d’insécurité des transports avec 9 655 victimes sur le réseau TCL et TER (+45% en un an). C’est moins que Paris, mais la capitale gauloise arrive première de la région contre troisième en 2020. Durant cette terrible année Covid, Lyon était derrière Paris et Saint Denis… Villerban voit la délinquance monter en flèche (1 077 victimes en 2021, +53 % en un an). Le deuxième arrondissement du Grand Lyon est bien desservi : métro ligne A, trams et bus… Ailleurs en France, la tendance est partagée par ville. Le nombre de victimes a augmenté de 25 % à Nantes et de 17 % à Bordeaux et Lille. En revanche, il a diminué dans les communes de Saint-Denis (-8%), Nice (-6%) et Paris (-5%). Vidéo : actuellement sur Actu Le métro B de Lyon. (©Soudan E/Alpaca Productions pour le Sytral)
Le comté pointe vers une baisse en 2022
Veuillez noter que les éléments du crime de transport comprennent le vol non violent, le vol violent, les lésions corporelles volontaires, la violence sexuelle et l’outrage violent contre les policiers/agents de contrôle. Le ministère ne partage pas les détails pour Lyon et le Rhône, seule l’Île-de-France est mentionnée dans le document. Du côté du comté, on note que la tendance est bien meilleure en 2022 et que la délinquance baisse dans les cinq premiers mois comme elle l’a fait cet été. La préfecture du Rhône a annoncé en juin que la criminalité sur le réseau de transports en commun de Lyon (TCL) a baissé de 22 % depuis le début de l’année. A Lyon, ces nouvelles figures vont relancer le débat sur l’insécurité dans la ville après les échanges musclés entre le maire écologiste Grégory Doucet et Gérald Darmanin ou le retrait récent de restaurants inquiets pour la sécurité des touristes.
“Comparer les tarifs entre 2020 et 2021 est totalement inapproprié”
Le président écologiste du Grand Lyon Bruno Bernard, également patron du Sytral (qui organise les transports en commun) regrette la comparaison entre 2020 et 2021. “La comparaison des tarifs entre 2020 et 2021 est totalement inappropriée”, a tweeté l’élu vendredi matin. .
Les chiffres de la délinquance de 2020 avaient fortement chuté à travers le pays en raison d’incarcérations consécutives. En l’excluant, nous avons constaté une augmentation par rapport à 2020, mais elle est restée inférieure aux niveaux de 2019. Cependant, nous avons tout de même pris des mesures à partir du T2 2021 pour poursuivre nos efforts. Ces résultats ont été visibles dès le début de l’année 2022. Nous travaillons en collaboration avec le préfet du Rhône et Citral sur le sujet. Nos agents de sécurité, la police nationale et municipale font un travail sérieux sur cette question.
Bruno Bernard, président d’EELV du Grand Lyon et du Sytral
Voir le tweet
Et lui, comme la préfecture, pointe une tendance à la baisse en 2022.
«Je veux dire, faisons-nous des statistiques comparant 2021 à 2020, l’année où l’offre et le trafic se sont effondrés dans les transports? Et compare-t-on le nombre d’événements entre des villes dont la taille du réseau n’a aucune incidence ? », s’inquiète Vincent Monot, vice-président du Sytral.
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