Tout commence le 17 août, à 21h, dans une villa de luxe à Vallauris. Six riches touristes du Koweït font la fête au bord de la piscine. L’insouciance de la soirée disparaît avec l’explosion d’un commando lourdement armé. Trois criminels apparaissent portant des cagoules, des gants, armés de fusils et de pistolets. Les intrus pointent du doigt les touristes, les secouent un peu et enferment l’un d’eux dans une partie de la villa. Une montre ultra-luxe, une montre Audemars Piguet d’une valeur de plus de 300 000 €, a été saisie. Ils récupèrent également plus de 10 000 € en espèces. Puis ils courent.
Chasse épique
Aucun blessé n’a été signalé parmi les victimes – quatre hommes et deux femmes, âgés de 26 à 43 ans. Mais l’un d’eux est toujours porté disparu. Pensant que les criminels sont montés à bord, ses amis se lancent dans une poursuite digne d’un film d’action. Une course-poursuite épique dans les rues de Vallauris, avec des percussions entre les véhicules des évadés et des poursuivants. Les criminels finissent par abandonner les leurs dans les Hauts-de-Valauris et disparaissent dans la nuit. La police judiciaire de Nice est occupée. Ses assassins se livrent à un travail d’enquête constant, entre la collecte de preuves, l’utilisation de séquences vidéo et la collecte de preuves, avec en prime beaucoup de travail de terrain. Peu à peu leurs investigations les ramènent à un autre cas familier. Mi-mai, à Fréjus, de faux policiers ont dérobé une dizaine d’armes à un tireur sportif et collectionneur. Les chercheurs niçois ont toutes les raisons de croire qu’ils forment un seul et même groupe.
Il a été arrêté à l’aéroport
La brigade anti-braquage (BRB), appuyée par la brigade anti-braquage (BRI) et toute la branche PJ, a réussi à identifier quatre suspects. Deux d’entre eux participeront au braquage de Vallauris ainsi qu’à celui de Fréjus. L’un d’eux vit entre la Côte d’Azur et Paris. Mardi dernier, il s’apprête à s’envoler pour l’Afrique subsaharienne. C’est alors que PJ entre en action. Le suspect a été interpellé à 7h du matin à son arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Une heure plus tôt, PJ avait réveillé ses complices présumés à Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-mer et Carros. Tous approchent la trentaine et sont déjà connus des services de police, pour vol, recel ou association de malfaiteurs. Tout le monde nie les faits.
Repérage en amont
Les trois suspects interpellés sur la Côte d’Azur sont présentés ce vendredi à l’enquêteur en charge du dossier. Le quatrième suivra plus tard. Ils pourraient être accusés de vol à main armée en bande organisée, de vol d’armes, d’association de malfaiteurs et d’infraction à la législation sur les armes à feu. Le parquet de Nice a requis leur placement en détention. Au cours des recherches, les enquêteurs ont découvert une balise. Un signe que les victimes pouvaient être repérées lors d’une excursion puis suivies jusqu’à chez elles. PJ estime qu’ils ont ainsi neutralisé un groupe bien structuré et hautement nocif.