Jeudi, il a nommé un expert indépendant, le juge Dreary, lui donnant jusqu’au 30 novembre, après les élections de mi-mandat (“midterms”), pour examiner les 11.000 documents saisis à Donald Trump et voir si certains doivent lui être restitués au nom du privilège exécutif. Il a surtout fait obstruction à l’enquête du Department of Justice (DOJ) lors de cette expertise. Et il a refusé sa demande d’accès à 100 documents classifiés pendant cette période.

Décision “partiale”

“Le juge Cannon est un écrivain partisan”, a déclaré l’ancien avocat du ministère de la Justice de l’administration Obama, Andrew Weisman. “Il dit qu’il n’y a aucune preuve que les documents sont classifiés, mais Trump n’a jamais dit au tribunal qu’ils n’étaient pas classifiés et il n’a fourni aucune preuve. La seule preuve qu’il a est qu’il est écrit dessus (qu’ils sont classifiés). Sa décision est complètement partiale. » “Cette décision est une honte. Il ne faudra pas longtemps pour qu’il soit annulé en appel », a déclaré l’avocat conservateur George Conway, un critique régulier de l’ancien président américain, qui était conseillé par sa femme, Kellyanne Conway. Le sénateur républicain Marco Rubio, qui a voté pour confirmer le juge Cannon, l’a ironiquement défendu : “Les libéraux ne critiquent les juges que lorsqu’ils ne statuent pas en leur faveur.”

Appel ou pas ?

Maintenant, le DOJ a deux options. Il peut faire appel à un panel de trois juges choisis parmi 11, dont 6 ont été nommés par Trump. L’affaire pourrait alors aller jusqu’à la Cour suprême, qui compte six des neuf juges conservateurs, dont trois nommés par Trump. Ce dernier avait donné tort à l’ancien président américain lorsqu’il avait refusé de remettre les documents de son gouvernement à la commission d’enquête le 6 janvier. Même si le ministère de la Justice a de fortes chances de gagner, ce jeu de ping-pong pourrait prendre du temps — et Donald Trump semble vouloir jouer la montre et retarder le processus pour ne pas peser sur les républicains à mi-parcours. Le ministère de la Justice pourrait choisir une autre voie : laisser l’expert, appelé de toutes parts, examiner en priorité les 100 documents classifiés, afin d’y avoir accès plus rapidement. S’il le décide.