Les vieilles pierres du théâtre municipal de Fontainebleau (Seine-et-Marne) ont servi de cadre, vendredi 16 septembre, au premier retour d’Edouard Philippe depuis la création du parti Horizons, il y a moins d’un an. Micro au col, l’ancien Premier ministre a prononcé un discours de plus d’une heure en visant la scène, une tablette numérique à la main. “Je voulais mettre un vernis de nouveauté sur cette affaire”, a-t-il légendé, provoquant des rires dans la salle intimiste où 200 maires, deux ministres et une dizaine de députés d’Horizons ont regardé le “one man show”. Tout comme le premier ministre, Elizabeth Bourne. Sur un fond bleu, où brillait sa devise, “Voir loin pour bien faire”, Edouard Philippe a livré une vision au ton sombre. La guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie et l’incertitude économique mondiale s’ajoutent au “vertige” démographique, géopolitique et écologique qu’il énumérait au Havre en octobre 2021. “Ils m’ont traité comme Cassandre, un chat noir”, se souvient celui qui avait prédit des orages il y a deux ans, tandis qu’Emmanuel Macron insiste désormais sur le fait que le pays vit un “grand changement”. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Edouard Philippe, la revanche des “fidèles”
Au nom de la “clarté”, il s’est inquiété que la démocratie puisse être “affaissée” face à la Russie de Vladimir Poutine : “Si nous n’aidons pas l’Ukraine, alors nous envoyons le message que tout est perdu et que nous ne serons jamais les derniers”. . « Quoi qu’il en coûte, c’était ‘nécessaire’ », a-t-il également prévenu, mais la situation budgétaire « un peu triste va nous exploser à la figure un jour ». S’il a appelé ses partisans, in extremis, « à être porteurs d’espoir », c’est avec le message suivant : « Pour en sortir, la France a besoin d’une stratégie. Et voir loin.

“Nous devrions travailler plus dur”

Le filippisme a des repères : l’Europe, l’ordre et la stabilité, la décentralisation. A Horizons, “on aime les racines longues et profondes”, a vanté Frédéric Valletoux, député de Seine-et-Marne et ancien maire de Fontainebleau, tandis qu’Edouard Philippe a vanté la continuité d’Etat inscrite sur les murs des châteaux royaux. . “Aucun de nous n’est tenté par un flirt avec l’extrême droite”, s’est félicitée Nathalie Loiseau, députée européenne, avant que le sénateur Claude Malhuret fustige sans ambages Jean-Luc Mélenchon, “le Bolivar de la Canebière” pour “l’orgueil d’un apprenti dictateur”. Marine Le Pen en “caniche de Poutine”. Mais les orientations énumérées par le maire du Havre alimentent celles du gouvernement, de la politique énergétique à la transition écologique, qui nécessite “des sommes absolument colossales”. “Il va falloir travailler plus dur. Ceux qui prédisent la fin du travail, le droit à la paresse et qui se disent écologistes sont des amuseurs publics », a-t-il lancé sous les applaudissements. Coquet sur la réforme des retraites prévue cet automne, l’ancien Premier ministre, qui a proposé de repousser l’âge de la retraite à 65, 66 ou 67 ans, a fini par promettre à Elisabeth Borne : « Nous serons derrière vous pour améliorer le système des retraites, que vous choisissiez de faites-le en octobre, décembre ou mars. Quand tu veux ! » Il vous reste 45,51% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.