Posté à 11h43 Mis à jour à 12h24.
Tommy Chouinard La Presse
C’est une étude “qui n’a rien à voir avec le projet sur la table”, a plaidé François Legault en conférence de presse à Rimouski samedi. « Lorsque l’étude sera bonne, lorsqu’elle sera terminée début 2023, nous la publierons. » Le patron de la CAQ, François Legault, a refusé de rendre publique cette recherche commandée par son gouvernement et portant sur « les effets des grands projets d’infrastructures sur l’aménagement du territoire ». Il a été réalisé par l’École nationale d’administration publique (ENAP) en 2019, au coût de 114 000 $. Le gouvernement l’a entre les mains. Il s’agit de l’une des sept études commandées à ce jour pour le troisième lien, au coût de 28 millions de dollars. C’est l’un des deux qui ont été terminés – l’autre, construit sous les libéraux, a disparu du site Web du ministère des Transports du Québec (MTQ). Le porte-parole du MTQ, Nicolas Vigneault, a déclaré à La Presse plus tôt cette semaine que l’analyse de l’ENAP est une “introduction” à “l’étude d’opportunité” en cours et ne peut donc pas être diffusée. « L’étude dont vous parlez est une étude qui a été faite pour un raccordement à six voies en direction est », alors que maintenant « nous avons un nouveau projet de quatre voies de centre-ville à centre-ville », a soutenu M. Legault. « Je n’ai peur de rien ! il a défendu le cerveau. Si je publiais une étude qui n’a rien à voir avec le projet sur la table […]vous seriez le premier à dire : l’étude n’est pas bonne.
Les jeunes se moquent du troisième maillon
De passage à un événement Youth Power à Montréal, la vice-première ministre sortante et candidate CAQ pour la région de Québec, Geneviève Guilbault, a défendu samedi le troisième projet de liaison autoroutière du gouvernement devant un public plutôt sceptique. Lorsque l’animateur de la conférence lui a posé une question sur les travaux de la CAQ, qui ne reposent sur aucune étude, les jeunes présents ont éclaté de rire. « Je pense que nous avons un défi de communication sur le troisième maillon. […] Je peux comprendre que quelqu’un qui vit à Montréal et qui a toujours vécu dans le trafic, pense aussi un peu qu’il n’y a pas beaucoup de trafic au Québec », a riposté Mme Gilboll lors d’une mêlée. La candidate CAQ a toutefois rappelé qu’il ne fait aucun doute à ses yeux que la région de Québec doit construire une nouvelle autoroute sous le fleuve. Selon elle, le trafic est en croissance et ne cessera de croître sans ce projet. Le chef de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, également présent à l’événement, a par la suite critiqué le projet du troisième lien. « François Legault, en tant que premier ministre sortant, a déjà inscrit son travail dans le [Plan québécois des infrastructures] (PQI). [Il] il a déjà commencé le projet, avant même de faire des études sur la pertinence du projet. C’est gênant. Cette affaire semble de plus en plus folle », a-t-il déclaré.
Legault se défend
Vendredi, François Legault a admis que l’actuel projet de tunnel autoroutier à quatre voies entre Québec et Lévis ne repose sur aucune étude. Son gouvernement a dévoilé cette nouvelle version du projet de tunnel à la mi-avril. Sa facture s’élèverait à 6,5 milliards.Selon les explications de M. Legault, le gouvernement a préparé ce projet revu et corrigé du troisième lien sans avoir d’études en main pour le justifier et l’appuyer. « Nous n’avons pas étudié, il n’y a pas d’étude qui reprend le projet de tunnel à quatre voies, dont deux voies pour les transports en commun. Ça n’existe pas”, a-t-il admis. Samedi, François Legault a continué de justifier son plan en affirmant que les deux ponts actuels «sont congestionnés» et qu’«une croissance démographique est prévue à Lévis et à Québec». Le gouvernement a également fait valoir au cours des derniers mois que le projet de tunnel est en demande dans l’Est du Québec et sera utile à sa population. Cependant, sa candidate dans Rimouski, Maïté Blanchette-Vézina, a refusé d’aborder la question lors d’une querelle de presse avec des journalistes couvrant la campagne de M. Legault. Il a plutôt accepté de parler du projet d’agrandissement de l’autoroute 20, mais n’a pu établir d’échéancier. « Ce que j’ai annoncé cette semaine, c’est que je vais faire un suivi, en créant un comité de suivi avec les élus locaux pour faire les études et mettre les choses en ordre. […] Nous voulons que le projet avance, et c’est ce que je ferai la saison prochaine », a-t-il déclaré. Dans le parc national du Bic, François Legault a promis la création de trois parcs nationaux (Côte-de-Charlevoix, Dunes-de-Tadoussac et Nibiischii). Six parcs existants seront agrandis (Mont-Orford, Plaisance, Îles-de-Boucherville, Mont-Saint-Bruno et Bic). Le tout coûterait 300 millions. Elle s’engage également à créer un fonds de 150 millions pour accompagner les communes dans la création d’espaces verts et l’amélioration de l’accès aux cours d’eau. Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse