S’exprimant devant les préfets réunis à l’Elysée jeudi 15 septembre, Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement conduirait la réforme du système des retraites. L’exécutif a indiqué qu’une réforme pourrait avoir lieu, notamment à travers le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) présenté le 26 septembre en conseil des ministres, discuté en commission à l’Assemblée nationale puis à partir du 20 septembre en demi-cercle en première lecture. Dans une interview publiée par Le Parisien samedi 17 septembre, François Bairoux, le patron du MoDem, réputé proche du président, met en garde l’exécutif. « Je suis opposé au passage en force. Si nous entrons dans cette voie, alors il est certain que d’abord nous unirons les contraires entre eux et ensuite nous diviserons la société française”, a prévenu M. Bairoux, demandant “de consacrer du temps à la pédagogie”. “Quelques mois devraient suffire pour parvenir à une solution”, a-t-il déclaré. Le président de la République dit vouloir la réforme pour l’été 2023 ? Avec cette méthode, avec des travaux en commun antérieurs, je suis convaincu qu’elle pourra être adoptée dès l’été 2023.”
La réforme est interrompue par la pandémie
Emmanuel Macron a décidé de relancer la réforme des retraites, mise en veilleuse en raison du Covid-19 durant le premier quinquennat. ” [C’]c’est une réforme qui s’impose “parce qu’il faut” travailler plus dans une nation où l’on vit plus longtemps et revient plus tard en moyenne à la vie active”, a notamment répété jeudi le chef de l’Etat.
M. Macron s’était engagé pendant la campagne présidentielle à “faire passer l’âge légal de la retraite à 65 ans”, contre 62 actuellement, à raison de “quatre mois par an” d’ici le “milieu des années 2030”. Il ne s’agit plus nécessairement d’un tel report, mais plus précisément d’un allongement de la durée de cotisation. Cette ambition réformatrice vise l’opposition et la divise, y compris la majorité, puisque M. Macron a lancé le Conseil national pour la reconstruction (CNR), qui doit se targuer de consultations approfondies avec les forces politiques. , syndicats et associations.
“Le passage qui vaut est à l’opposé de l’esprit du CNR qui prétend examiner les problèmes ensemble”, a souligné le responsable de cette structure, M. Bairou. Une réforme rapide, “je pense que cela créerait effectivement un mauvais climat et donnerait raison à tous ceux qui annoncent l’échec du CNR”, plaide-t-il encore. “C’est une réforme qui ne peut pas se faire autour d’un amendement”, poursuit M. Bairou, soulignant le “risque réel” d’une motion de censure.
“J’ajouterais que si les Français sentent que leur voix ne compte pas, nous allons nous retrouver dans un climat de tension extrême, avec des risques de blocage et d’échec rapide de la période que nous vivons”, prévient-il encore.
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Le monde avec l’AFP