Pourtant, le lac abritait plusieurs dizaines de tonnes de poissons. Pour éviter un massacre de poissons, la DDT (Direction Départementale des Territoires), organisme gouvernemental, a été chargée d’organiser une pêche de trois jours pour sauver le plus d’espèces possible. Le tout sous l’œil attentif et la collaboration de la fédération des pêcheurs de la Nièvre, ainsi qu’avec l’aide d’un pêcheur professionnel et d’un pisciculteur du Costa Rica. Cependant, malgré les moyens utilisés, il y a eu des pertes. Rien de plus normal lors d’une vidange, mais certains passionnés, pêcheurs, riverains, sont indignés par ce qui s’est passé et les images qui circulent sur les réseaux sociaux. Selon Franck Reduron, un pêcheur du Morvan qui a posté l’avis sur une page Facebook qui a déjà recueilli plusieurs milliers de partages, « les autorités sont en feu. Au lieu de pêcher au filet, ils ont simplement vidé le lac avant de ramasser le poisson. Trois jours pour un lac de plus de 300 hectares, c’est trop peu.” Agacé, il ajoute : « La pêche était interdite au public, personne ne pouvait voir ce qu’ils faisaient. Les poissons ont été aspirés dans une ligne de pêche et, pour la plupart, ont été blessés lors de la manœuvre. » premium Pourquoi le barrage des Settons a été construit entre 1854 et 1858 Un autre élément inquiète ce pêcheur, « normalement une telle vidange se fait en hiver. Où l’eau est beaucoup plus oxygénée. Les poissons souffrent moins. Ça n’a pas de sens. » Le maire de la commune voisine de Moux-en-Morvan, Pascal Rateau, lui raconte le “Massacre”. « Nous impliquons des entreprises de loin. Quand on voit les photos, on a l’impression que rien n’a été géré ni attendu. Ils nous parlent d’écologie, ces mêmes personnes, qui nous demandent d’être prudents, font des massacres. Lorsque nous avons voulu voir ce qui se passait, on nous a refusé l’accès au lac. Il est impossible de savoir comment cela s’est réellement passé. Tout ce qu’on voit, c’est qu’ils ont laissé mourir des tonnes de poissons”, raconte Pascal Rateau.

“C’est à l’Etat de prendre sa décision”

Contacté, le professionnel de la pêche impliqué dans les opérations, Alain Baillet, rapporte que : « tout s’est très bien passé. Tout a été fait en toute transparence. Les autorités semblent satisfaites des entreprises. En revanche, c’est à l’Etat d’entreprendre sa com (sic)’. Un problème dans le système de récupération des poissons a blessé certains Émeric Grunevald, un pisciculteur de Côte-d’Or, expliquera brièvement “qu’un problème dans le système de récupération des poissons a blessé certains”, sans plus de détails avant de rendre la balle aux autorités. Du côté de DDT, la réponse est inacceptable : « L’opération s’est très bien passée. Nous avons récupéré plusieurs tonnes de poissons qui, avec l’aide de la fédération des pêcheurs de la Nièvre, ont été relâchés dans d’autres rivières. Une autre section a été récupérée pour restauration. Certes, il y a perte, mais comme à toute vidange. Nous n’avons pas honte de ce que nous avons fait. » Le but du DDT n’était pas seulement de préserver les poissons, mais aussi d’empêcher toute pollution de la Cure, le cours d’eau où s’écoulent les eaux rejetées du lac. « Nous n’avons pas dépassé un certain niveau de matières en suspension dans l’eau. Le risque de pollution a été évité. C’est un succès pour nous », explique un responsable de la DDT. Et d’ajouter sur la date de vidange : « Le remplissage va prendre des mois, nous n’avions pas d’autre choix que de faire cette vidange en septembre. Il y aura de l’eau à l’été 2023 aux Settons si la vidange a lieu plus tard. Ce n’était pas garanti. » Début de l’opération de sauvetage des poissons du lac des Settons Concernant la perte de poissons, le responsable précise : « que le niveau est assez classique. Nous ne sommes pas exceptionnels. Cependant, aucun montant ou quantité n’a été signalé par les autorités. La Fédération de pêche de la Nièvre, de son côté, veille à communiquer ultérieurement à ce sujet. Mais il poursuit tout de même en disant que : « Six tonnes de carpes ont été secourues et renvoyées dans d’autres milieux aquatiques. » Simon [email protected]