Deux événements sont annoncés, le 22 septembre pour la défense du système de santé, le 29 septembre pour les salaires. Est-ce le début d’un automne tumultueux ? Quand Emmanuel Macron dit vouloir allonger le temps de travail en réformant le système des retraites, quand Élisabeth Borne annonce une hausse des prix du gaz et de l’électricité, je me demande s’ils ne jouent pas à enflammer le climat social. Ils se promènent avec un bidon d’essence et un briquet. Que vous disent les Français que vous rencontrez ? Ils me parlent de leur pouvoir d’achat, de leurs boulots peu rémunérés, de leurs factures qui s’alourdissent…
“Il est facile de rejeter la responsabilité de la guerre sur l’Ukraine”
Une augmentation générale des salaires, n’est-ce pas une utopie ? Il y a des recettes à rechercher. Le gouvernement doit taxer les bénéfices des grandes entreprises et cesser de leur accorder des milliards d’allégements fiscaux. Nous appelons également à la fin de la déréglementation du marché de l’énergie, source de hausse des prix. C’est facile de blâmer la guerre en Ukraine, mais si les prix montent en flèche, c’est parce qu’ils sont à plat sur le marché boursier. Vous avez milité pour le retour des jours heureux. Est-ce encore possible ? Les jours heureux, c’est protéger les emplois, les services publics, les salaires. Cela signifie reconquérir notre domination énergétique, alimentaire et industrielle. Le premier programme Happy Days a été écrit par le Conseil National de la Résistance, en 1945, dans une France ruinée. Pouvons-nous, aujourd’hui, face à une crise difficile, mettre en œuvre de telles réformes ? Nous devons reprendre le contrôle des marchés financiers. La richesse produite doit être mise au service du climat, des hommes, du pays. Peur que le gouvernement fasse passer en force le projet de loi de finances, la réforme des retraites ? C’est ce qu’il propose, en utilisant l’arme anti-démocratique du 49.3. Il mettra également le feu au pays !
“Il faut élargir à gauche”
Vous sentez-vous toujours à l’aise dans l’union de la gauche – Nupes – après les critiques de Jean-Luc Mélenchon vous incitant à arrêter vos « pleurnicheries » ? Nous ne devrions pas avoir peur de nous parler. Aux élections législatives, si la gauche a avancé, elle n’a pas gagné. Si nous voulons gagner, nous devons convaincre beaucoup plus d’électeurs, ces 26 millions qui n’ont pas voté. Nous devons renforcer nos propositions. Nous devons élargir vers la gauche. Pourriez-vous vous adresser aux socialistes, dont l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, opposés à l’accord d’Innsumi ? Il faut fédérer, sans exclure, inventifs. Il faut aussi sortir de la politique politique pour parler d’abord aux Français. C’est pourquoi j’entame une tournée en France le 1er octobre, pour les rencontrer, répondre à leurs questions, me griller, trouver des solutions… Est-ce aussi l’occasion de prendre le pouls du pays ? Nous sortons de deux élections importantes et je ressens des inquiétudes, des déceptions. Alors parlons climat, emploi, argent… J’aborde ce Tour de France avec humilité et j’espère que les choses vont vraiment changer. Êtes-vous prêt à faire des compromis avec le gouvernement ? …