La figure du jeune garde du parti recule. Adrien Quatennens, le coordinateur de La France insoumise, soupçonné de violences conjugales sur son épouse qui a témoigné main courante, a annoncé ce dimanche 18 septembre, dans un communiqué, son retrait de son opération, “pour protéger le mouvement, ses combattants et tous ceux qui signifie beaucoup pour lui”.

Une gifle et des disputes

Le supporter de longue date Jean-Luc Mélenchon a en effet donné sa version des faits ce week-end. Il reconnaît avoir “giflé (…) dans un contexte d’extrême tension et d’agression mutuelle”, mais il précise que ces événements se sont déroulés il y a plus d’un an. “J’ai profondément regretté ce geste et je m’en suis ensuite abondamment excusé”, indique le communiqué. Bonjour à tous, après les événements de cette semaine et dans un souci de transparence et d’apaisement, voici mon communiqué officiel. pic.twitter.com/ykwswNB4F5 — Adrien Quatenens (@AQuatenens) 18 septembre 2022 Mais c’est une série de litiges plus récents qui justifieraient le dépôt d’un garde-fou, révélé le 13 septembre par Le Canard Enchaîné. “Si ma femme a ressenti le besoin de le déposer afin de laisser une trace dans le contexte particulier des tensions autour de notre divorce, cela lui appartient”, précise la députée Quatenens. Pourtant, selon ses explications, sa femme Céline, avec qui il est marié depuis 2014 et avec qui il a une fille de 3 ans, lui aurait fait part de son désir de séparation après l’été. “On a eu des disputes. Dans l’une d’elles, je lui ai attrapé le poignet”, explique le cadre de La France Insoumise. “Lors de notre dernière dispute, (…) j’ai pris son portable. Elle m’a sauté sur le dos. Je me suis libéré et, en me libérant, j’ai frappé son coude”, détaille encore Adrien Quatennens, précisant au passage qu’il n’en connaît pas le contenu. de manuel déposé contre lui. Le député devrait bientôt être entendu par la justice. “Bien sûr que je suis à sa disposition”, précise-t-il, expliquant qu’il s’est exprimé publiquement pour arrêter “les spéculations infâmes à mon sujet”.

Divorce difficile

“Nous traversons un divorce difficile”, a alors indiqué l’homme politique, avant de dénoncer – dans un communiqué qu’il a cosigné avec son épouse – la violation de sa vie privée que constituait la divulgation de ce procès. “Nous avons l’intention de protéger notre vie privée et notre famille (…) et nous nous réservons le droit d’attaquer quiconque défie cela”, a annoncé le couple.

Réactions de mélanchon

Le président du parti, Jean-Luc Mélenchon, est l’un des premiers à réagir sur son compte Twitter pour offrir son soutien : “Brutalités policières, voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux se sont invités au divorce conflictuel d’Adrien. et Céline Quatennens. Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection.” Brutalités policières, voyeurisme médiatique, réseaux sociaux se sont invités au divorce controversé d’Adrien et Céline Quatennens. Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 18 septembre 2022

… puis réactions successives

Ce soutien indéfectible de sa main droite, sans un mot pour la victime qui a quitté la main courante, a offensé de nombreuses personnalités du milieu qui défendent les femmes victimes de violences conjugales. A commencer par Caroline de Haas, une des premières militantes féministes. Anne-Cécile Maifert, présidente de la Fondation des femmes, a aussi aussitôt réagi : “Ce n’est pas un conflit, c’est de la violence.” Il a ensuite partagé une vidéo d’Ernestine Ronai expliquant la différence entre les deux en taguant Jean-Luc Mélenchon comme pour lui rappeler quelques bases. “La violence au sein du couple est inacceptable, quels que soient les conflits qui existent. J’apporte mon soutien à Céline. Je note les excuses d’Adrien et son retrait de ses fonctions au sein du mouvement. Tout mon soutien aux femmes victimes, partout dans le monde. » — Caroline De Haas \u270c\ufe0f (@carolinedehaas) 18 septembre 2022 Face à l’avalanche de réactions, Jean-Luc Mélenchon a dû préciser sa pensée. Il a publié un nouveau tweet dans lequel il rappelle également à l’épouse d’Adrien Quatennens : “Céline et Adrien sont tous les deux mes amis. Mon affection pour lui ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline. Elle ne voulait pas être mentionnée. Mais je dis les : une gifle c’est inacceptable dans tous les cas. Adrien l’assume. C’est bien.” Céline et Adrien sont tous les deux mes amis. Mon affection pour lui ne signifie pas que je suis indifférent à Céline. Elle ne voulait pas être mentionnée. Mais je dis : une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien accepte. C’est bien. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 18 septembre 2022 En revanche, les personnalités des autres composantes des Nupes étaient peu nombreuses à prendre position. Sandrine Rousseau a immédiatement condamné les accusations portées contre Adrien Quatennens. Il y a les violences physiques et celles qui consistent à prendre le téléphone portable d’autrui. La violence à l’égard des femmes a de nombreux visages. Aucun n’est acceptable. La justice doit trancher et en attendant A. Quatennens doit tout cautionner. — Sandrine Rousseau (@sandrousseau) 18 septembre 2022 Sur franceinfo, la députée rebelle Raquel Garrido a également insisté pour aborder les questions de sexisme et de violences sexuelles au sein du mouvement. “La personne importante ici, c’est Céline Quatennens, a-t-elle dit. Il faut montrer qu’on a écouté ce qu’elle a dit. Au point qu’Adrien Quatennens recule.” Selon le député de la 5e circonscription électorale de Seine-Saint-Denis, c’est la culture de LFI vis-à-vis de ces questions qui a motivé “l’exercice de transparence absolue” du député du Nord, apportant la “preuve” que “la question les violences sexuelles et basées sur le genre sont prises très au sérieux.”