Posté hier à 19h07
Cette quantité faramineuse correspond à ce qui serait rejeté dans l’atmosphère si les réserves de pétrole, de gaz et de charbon étaient entièrement produites et utilisées, selon ce registre mondial créé par Carbon Tracker et Global Energy Monitor.
Cela équivaut à “plus que toutes les émissions produites par la révolution industrielle” et “plus de sept fois le budget carbone restant pour respecter la limite de température de 1,5°C”, selon les auteurs. Ce concept de « budget » carbone fait référence à la quantité de CO2 pouvant être émise pour un résultat donné, en l’occurrence l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat.
Le réchauffement depuis l’ère industrielle, alimenté par les combustibles fossiles, a déjà atteint 1,1°C, entraînant une série de catastrophes.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a proposé l’année dernière d’abandonner tout nouveau projet pétrolier ou gazier pour accompagner la forte baisse de la demande et contenir le réchauffement climatique.
Le registre – qui contient des données sur plus de 50 000 sites dans 89 pays – vise à fournir aux dirigeants politiques et à la société civile les données nécessaires pour gérer l’élimination de ces combustibles fossiles.
Plus précisément, le grand livre montre que les États-Unis et la Russie ont suffisamment de réserves de combustibles fossiles pour faire exploser l’ensemble du budget carbone mondial, même si tous les autres pays ont immédiatement arrêté la production. Il identifie également la source d’émissions la plus puissante au monde : le champ pétrolifère de Ghawar en Arabie saoudite.
“Le registre mondial aidera les gouvernements, les entreprises et les investisseurs à prendre des décisions pour aligner la production de combustibles fossiles sur la limite de température de 1,5° et ainsi empêcher concrètement la disparition de nos îles”, a souligné Simon Kofe, ministre des Affaires étrangères de Tuvalu. l’un des archipels du Pacifique menacé par la montée des mers et le réchauffement climatique.
“Nous avons maintenant un outil qui peut aider efficacement à mettre fin à la production de charbon, de pétrole et de gaz”, a-t-il espéré, dans un communiqué accompagnant la publication du registre.