Ce sont les deux valeurs qui suivront à l’ouverture de la bourse lundi matin. Dans les premiers instants de l’échange, le titre de TF1 a chuté de 2,49% et celui de la chaîne M6 de près de 6%. Les deux cours du SBF 120 ont connu ce matin les plus fortes baisses de l’indice. Cette correction fait suite à l’annonce, vendredi dernier, de l’abandon du projet de fusion des deux groupes de télévision. Dans un communiqué commun, TF1 et M6 ont déclaré que les termes de l’accord fixé par l’Autorité de la concurrence s’avéraient intenables. “Malgré les remèdes complémentaires proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels impliquant au moins la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération”, précisent les représentants des deux chaînes. contacté. Le choix de sacrifier la chaîne TF1 ou M6 sur l’autel de la fusion entre les deux groupes a été aussitôt rejeté. Lire aussi Prévenir le mariage, TF1 et M6 doivent vite se réinventer Invité ce matin à l’antenne de BFM Business, le président de l’Autorité de la concurrence, Benoît Coeuré, a expliqué cette décision. Le panel de l’Autorité “a conclu que l’acte n’était pas possible en l’état car il aurait créé un acteur super dominant dans la publicité télévisée”, a-t-il déclaré, représentant “plus de 70%” des revenus publicitaires totaux. La nouvelle entité TF1-M6 “aurait également un très fort pouvoir de marché en matière de distribution par les FAI et pourrait non seulement imposer mais aussi augmenter ses tarifs au détriment des téléspectateurs”, selon Benoît Coeuré. Sur l’argument d’une concurrence de plus en plus agressive des plateformes américaines comme Netflix, constamment mis en avant par les défenseurs de la fusion, le président de l’Autorité de la concurrence l’a relativisé. “Les plateformes vont vers des publicités qui seront ciblées parce qu’elles savent tout sur vous (…) et elles ciblent des gens qui ne regardent pas le même programme en même temps”, a-t-il expliqué. Or, la télévision, selon lui, est “un média de masse” qui “permet de toucher plusieurs millions de personnes en même temps”. “Pour lancer un produit, vous le lancez à la télévision”, a-t-il déclaré, à la lumière des consultations avec de nombreux acteurs de l’industrie au cours des derniers mois.