Habituée aux larmes de désespoir depuis que l’armée russe a repris son village de Troitske, dans l’est de l’Ukraine, Olga Valkova n’a pas pu retenir des larmes de soulagement lorsque les troupes de Kyiv l’ont repris. Face à cette femme de 64 ans, libération. Elle embrasse et serre dans ses bras son frère, Leonid Kandaurov, de quatre ans son cadet, et sa belle-sœur Lydia, qu’elle retrouve après plus de six mois de séparation. Nichée dans des champs de tournesols, Troitské se trouve à seulement 80 kilomètres de la frontière russe, dans la région de Kharkiv, et était occupée par l’armée russe depuis le 25 février, au lendemain du début de l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine. Quand l’armée russe est arrivée, « c’était terrifiant. Les militaires, positionnés dans les véhicules blindés, pointaient leurs armes sur nous, sur nos maisons. C’était très chargé”, raconte une de ses amies. “Ils sont entrés dans nos maisons, ont vérifié nos papiers, ont fouillé partout, absolument partout.”