Ces derniers jours, les polémiques se sont succédées dans le football français. Alors que les Bleus se retrouvent dès lundi à Clairefontaine (Yvelines) pour préparer leurs deux matches de Ligue des nations contre l’Autriche et le Danemark, Kylian Mbappé “a décidé de ne pas participer à la séance photo prévue” mardi, selon les partenaires de l’équipe de France. .
L’attaquant justifie cette décision par le refus de la Fédération française de football (FFF) de “modifier l’accord” sur le droit à l’image des joueurs, a-t-il indiqué lundi dans un communiqué transmis à l’AFP. La star des Bleus et du Paris-Saint-Germain “et ses représentants (…) regrettent profondément qu’aucun accord n’ait pu, comme demandé, être trouvé avant la Coupe du monde” (20 novembre au 18 décembre).
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L’affaire n’est pas nouvelle. En mars, Mbappé avait déjà refusé de se plier à une opération marketing lors d’un précédent rassemblement avec l’équipe de France. Au cours de différentes réunions, les conseillers du joueur, notamment son avocate, Delphine Verheyden, ont eu l’occasion, avec les dirigeants de la FFF, “d’expliquer leur position sur la nécessité de modifier l’accord régissant les conditions d’utilisation de son image”. la déclaration continue.
Avec ce dispositif, la fédération gère collectivement les droits à l’image des Bleus. En contrepartie, chaque élu reçoit 25 000 euros par rencontre internationale. Une convention à cet effet a été établie en 2010. Mbappé l’a signée lors de sa première participation en équipe de France, en 2017.
“Rien ne changera d’ici la Coupe du monde”
Depuis, la merveille de Bondy a pris une autre dimension et revendique le droit de refuser de voir son image associée à certains partenaires officiels. Parmi ces spammeurs : Coca-Cola et la chaîne de restauration rapide KFC ou encore le site de paris en ligne Betclic. On se dit, en effet, que le joueur est très inquiet des problèmes de malbouffe, mais aussi inquiet des dérives liées aux paris en ligne.
Me Verheyden, dans un entretien au Parisien en mars, défendait l’idée du droit de regard : « C’est important que les joueurs soient en harmonie avec les publicités auxquelles ils participent. Ils ont un modèle pour leur jeune public. Ce rôle doit être abordé avec prudence. »
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En juin, une réunion avait eu lieu entre le président de la FFF Noël Le Graët, des avocats et la mère de Kylian Mbappé pour discuter de l’accord régissant ce fameux droit collectif à l’image (DIC) à l’équipe de France. Dans un premier communiqué du clan Mbappé, confiant sur les chances “d’arriver à une nouvelle version du contrat avant la prochaine Coupe du monde”, M. Le Graët a répondu tardivement. “Nous nous étions effectivement mis d’accord ensemble dans un communiqué sur quelques points. Le texte qui m’a finalement été proposé par les conseils de Kylian m’a un peu offensé, avoue le capitaine, interrogé par L’Equipe. Ce deal ne concerne pas seulement Kylian mais tous les joueurs de l’équipe de France. Il ne faut pas non plus oublier tous les partenaires qui nous donnent beaucoup d’argent. »
Le Breton a dit de mettre Me Verheyden en contact avec l’avocat de la FFF Yves Wehrli pour poursuivre les discussions. Trois mois plus tard, le patron du football français a mis l’affaire en suspens. “Rien ne changera d’ici la Coupe du monde”, a-t-il annoncé lundi, toujours dans L’Equipe.
Sollicitée par l’AFP, la fédération n’avait pas répondu à minuit. Noël Le Graët et François Vasseur, directeur marketing, étaient attendus à Clairefontaine, où ils rencontreront les joueurs et intéressés, Kylian Mbappé. Lorsqu’il a prolongé son contrat avec le PSG en mai, le champion du monde 2018 a été surpris par l’importance de cette histoire de contrat.
“Ce qui est drôle, c’est qu’avant ce rassemblement de mars, je crois que personne n’a fait un petit commentaire sur le droit à l’image… Il y a eu juste ce petit malentendu, mais on va régler ça très vite. » Pas si vite, si l’on en croit son choix de rester dans sa chambre au moment de la séance photo mardi à Clairefontaine.
Alexandre Pedro (via AFP)