JEFF PACHOUD / AFP Jean-Luc Mélenchon aux universités d’été rebelles de Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), le 28 août 2022. (Photo JEFF PACHOUD / AFP) POLITIQUE – “Ce ne sont pas mes mots.” La petite phrase de Manon Aubry, ce 19 septembre, sonne comme une distance remarquable avec Jean-Luc Mélenchon, leader révolutionnaire jusqu’ici jamais contesté par ses troupes. L’eurodéputée, pilier du système féministe insurgé et dévoué n’a pas pu défendre publiquement auprès de franceinfo la position de sa dirigeante, a tweeté une heure après le communiqué du député Quatennens, le 18 septembre, qui a reconnu les violences faites à son épouse, à commencer par une claque. . « Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection”, a écrit Jean-Luc Mélenchon dans un tweet hué de toutes parts. La méchanceté policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux ont tous été invités dans le divorce litigieux… — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon)
Voir le tweet Si l’ancien candidat à la présidentielle tentait de se rattraper quelques heures plus tard avec un deuxième message (dans lequel il rappelle que “la gifle est inacceptable en toutes circonstances”) ? le mot ne sort toujours pas. L’eurodéputée préfère s’en tenir au communiqué de La France Insoumise, qui confirme que “la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est à la base de notre mouvement et de notre combat politique”. Une évolution en forme d’hypostatique : après une ubiquité et une lignée incontestée, les langues commencent à se relâcher sur le triple candidat à la présidentielle, au sein de la NUPES, mais aussi en interne à LFI, ce qui est beaucoup plus rare.

“Ce tweet est une erreur politique”

“Le tweet de Jean-Luc Mélenchon m’a frappé”, confie un élu écologiste au HuffPost. “Nous sommes comme les autres, les gens que nous aimons et avec qui nous nous battons, nous voulons les soutenir quand ils font des bêtises. C’est très humain, je comprends. Mais cela ne dépend pas du combat que nous menons sur la question”, ajoute le député qui ne veut pas en dire plus. Sandra Regol, vice-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale y va plus franchement : « Ce tweet, le premier, est une erreur politique. C’est scandaleux, car cela minimise la violence que reçoit Adrien Quatennens. Pour toutes les femmes qui traversent ce genre de situation, c’est extrêmement pénible à lire.” Aurélien Taché, un député du même groupe semble espérer une certaine forme de distanciation avec le politicien quasi retraité. « J’ai beaucoup de respect pour tout ce que Jean-Luc Mélenchon a rendu possible avec la NUPES. Il n’est pas élu à l’Assemblée nationale et n’est pas le chef du parti des Insumi : seule sa parole l’engage. Au sein de la NUPES il ne faut pas se sentir emprisonné par toutes ses déclarations”, a déclaré l’ancien marcheur assis avec les écologistes. Critique plus classique pour un parti comme EELV qui a déjà subi l’affaire Baupin et qui a été le premier à créer une cellule d’écoute interne. Mais chez les Insoumis, où les affaires Taha Bouhafs et Éric Coquerel ont déjà fait grand bruit ces derniers mois, les critiques internes sont rares.

« Au sein de la NUPES, il ne faut pas se sentir emprisonné par toutes ses proclamations »

Cette fois, cependant, les membres du groupe, nouveaux à l’Assemblée, font entendre publiquement leur voix. Comme Pascale Martin, députée LFI de Dordogne mettant le pied dans l’assiette. Dans un communiqué, il estime qu’il “ne peut pas rester silencieux” face à la réaction “inacceptable” et “insupportable” de Jean-Luc Mélenchon. Cet ancien député communiste dénonce la “minimisation des événements qui ont été commis et la méconnaissance de la réalité des violences conjugales”. “Non, ce n’est pas un simple ‘divorce de couple’”, souligne-t-elle, en référence au dernier billet de blog de Jean-Luc Mélenchon, qui plaisante sur les “sujets brûlants du moment” étant “les obsèques de la reine d’Angleterre ou d’un partenaire”. divorcer ». Une position véhiculée par une autre députée européenne élue de la Sarthe, Élise Leboucher, qui “soutient ce communiqué”. Je soutiens ce communiqué de @PascaleMartin24, il faut lutter contre toutes les violences… — Élise Leboucher (@leboucher_elise)
Voir le tweet Autre jeune élue révolutionnaire, Marianne Maximi, 36 ans, affiche une forme de distance vis-à-vis de la personnalité souvent écrasante de Jean-Luc Mélenchon : “C’est un très bon candidat à la présidentielle, mais je n’ai pas construit ma vie politique autour de lui.” dit l’élue d’Auvergne qui « pense qu’il faut d’abord des idées et un programme de réflexion », comme si elle envisageait déjà l’avenir. “Un tiers du groupe révolutionnaire n’est pas d’humeur à se soumettre à Mélenchon”, observe de loin un socialiste du Vieux Bourbon. “Il a sa tribu, ceux avec qui il est de vie ou de mort comme des brigades révolutionnaires d’Amérique latine – Sofia Chiquirou, Clémence Guette, Daniel Simonnet ou Manuel Bobard – les autres sont des militants syndicaux, climatiques ou syndicaux sans lien avec lui”. conserve ce député.

“Nous demanderons plus de discussions horizontales et internes”

Dans les couloirs des bureaux révoltés de l’Assemblée, les nouveaux élus avaient déjà évoqué entre eux – bien avant l’affaire des Quatenen – leur volonté de clarifier les frontières entre le groupe – désormais fort de 75 députés contre 17 lors de la précédente législature – et parti encore très verticalisé, malgré l’ouverture du Parlement de l’Union populaire à la société civile il y a un an. “Nous demanderons plus de débats horizontaux et internes sur les journées parlementaires qui ont lieu le jeudi et le vendredi à l’Assemblée”, prévient un membre du groupe nouvellement élu, pour qui l’affaire Quatennens est le signe de problèmes internes. Celles-ci avaient déjà été évoquées publiquement par Clémentine Otten, qui appelait dans un billet de blog le 22 août à une “réorganisation” du mouvement. Les poids lourds du groupe et du mouvement comme Alexis Corbière ou Manuel Bompard sont restés trop silencieux le 19 septembre, pour défendre les dirigeants d’Insoumis. Une situation de gêne et de crise à l’image des précédentes affaires Bouhafs ou Coquerel qui avaient ébranlé la direction du parti. Jean-Luc Mélenchon empêche-t-il ses troupes de se restructurer sans lui et d’aller vers plus de transparence et de nouvelles pratiques ? Un membre de NUPES a répondu par ce type : « Je pensais qu’il allait s’occuper de sa fondation et faire le tour du monde… Ce n’est pas nous qui devons prendre nos distances, c’est lui qui les a. Voir aussi sur Le HuffPost : Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.